Petite fugue entre amis

... On s'emme... s'ennuie ici ! La salle commune est déserte et y a rien qui s'passe... Je m'ennuuuuiiiiiiie ! J'ai pris de l'avance dans mes devoirs, gribouillé, pris des photos, lu... Et là, je suis vautrée dans mon fauteuil préféré, les jambes passées par-dessus l'accoudoir. J'ai encore la fin de la matinée et toute la journée à occuper.
Soudain, une idée traverse mon cerveau. Si j'allais sur le chemin de traverse ? Il suffit de partir ! Je dois trouver un moyen... Eurêka ! Je vais prendre le tunnel pour Pré-Au-Lard que je ne sais plus qui m'a montré l'autre jour. Bon, pas d'uniforme, discrétion, et pas me faire cramer à l'arrivée.
Je prends ma baguette, note les différents moyens d'y arriver une fois à Pré-Au-Lard, et finis par me décider pour le magicobus, quand une voix derrière moi fait :
"-Tu va partir de Poudlard ?!"

La séance de Quidditch avait été épuisante. Notre capitaine avait insisté pour nous faire travailler toute la matinée en vue du match Gryffondor contre Serdaigle la semaine d'après et tout le monde était de très mauvaise humeur. Tout d'abord parce que notre cher capitaine s'était obstiné à nous faire suer sang et eau sous une pluie battante et malgré les sortilèges d'Impervius, j'avais failli me faire casser le nez une troisième fois par un Cognard s'étant sournoisement approché par derrière. Ensuite, parce qu'il avait fait pleurer de rage une des filles de l'équipe avec ses commentaires acerbes, ce qui avait mit tout le monde sur les nerfs.

Ayant oublié mon sac de rechange dans la tour des Gryffondors, je m'étais empressé de monter les escaliers en faisant bien attention de ne pas croiser Rusard. Malgré un décrassage rapide, j'étais crotté jusqu'aux genoux et je savais que le concierge allait faire un malheur lorsqu'il retrouverait mes "traces de passage".

La Grosse Dame me regarda avec pitié lorsque je lui donnais le mot de passe pour entrer dans la salle commune - elle me demanda à juste titre que je venais de sortir d'une piscine - et je fus soulagé de pouvoir prendre une douche brûlante dans mon dortoir. Une fois propre et habillé de vêtements chauds, je descendis à nouveau dans la salle commune dans le but de terminer mes devoirs. Nous étions dimanche matin et il fallait absolument que je termine ma dissertation pour McGonagall.

"-Tu va partir de Poudlard ?!"

Je relevais la tête de mon parchemin. Il s'agissait d'un première année qui apostrophait Marlène McKinnon, une fille de cinquième année que j'avais déjà rencontré dans d'autres circonstances. Curieux et même si je venais de me mettre à mon devoir, je me levais et allais les voir.

- Tu t'ennuies tant que ça durant l'année des BUSEs pour envisager de faire le mur McKinnon ? fis-je d'un ton rieur. Profites en maintenant, le rythme va grandement s'accélérer d'ici quelques semaines.

"-Tiens, Felbrigg ! Comment ça va depuis novembre ? Et oui, je pars. Je suis à sec de confiseries, et sans confiseries le monde est triste et gris. En plus ça rime. Une fois finies ses deux tonnes et demi de devoirs, c'est fout ce qu'on s'ennuie, ici."

Au fait, le minus est toujours là. Zut, il est capable de me cafter. Et après ça va être ma fête. Pffff...

"-Au fait, petit ? T'aime les patacitrouille ?
-Euh, oui pourquoi ?
-Je t'en rapporte si t'oublie que je pars, ça marche ?
-3 paquets ?!"

Nan mais j'y crois pas ! Il doute de rien lui !

"-Un paquet, pas plus.
-Deux et on en parle plus.
-Ok."

Je soupire, et le regarde s'éloigner, le sourire au lèvres. Je viens de ma faire arnaquer et j'en suis parfaitement consiente.

"-Les petits sont durs en affaire, de nos jours.", je soupire.

J'ai pas le choix, il m'a grillé. Tant pis pour mon escapade en solitaire...

-Bon, tu viens avec moi ?"

Je ris sous cape en voyant le première année négocier de manière serré avec McKinnon pour qu'il ne dise rien sur son départ projeté. C'est qu'il avait déjà du caractère le petit ! Je doutais qu'il ai autant de cran que Black et Potter - les deux énergumènes les plus incroyables que je n'avais jamais vu d'ailleurs - mais il me semblait parti sur la bonne voie pour leur succéder.

"-Les petits sont durs en affaire, de nos jours." fit McKinnon en soupirant.

J'hochais la tête avec un sourire en coin.

"-Bon, tu viens avec moi ?"
- Tu souhaites vraiment ma compagnie pour faire le mur ? m'étonnais-je en haussant un sourcil.

Ma foi, pourquoi pas. Mes devoirs pouvaient probablement attendre un peu et ça faisait des siècles que je n'avais pas pris un peu de temps pour m'éclater dehors. En fait, depuis la fameuse bataille de boules de neige, je n'avais rien fais d'autre que travailler et m'entrainer au Quidditch. Mes notes oscillant toutes entre l'Optimal et l'Effort Exeptionnel, je considérais que j'avais le droit de me détendre un peu. Et puis McKinnon était sympa mine de rien, la dernière escapade que nous avions effectuée ensemble étant une des plus étranges que j'avais faite.

- Si tu veux bien d'un peu de compagnie, je te suis, continuais-je avec un sourire. En parlant de confiseries, ca me fait penser que l'anniversaire de Timothy approche et c'est un grand fan des Fizwizbiz. Ca me permettra de lui préparer son cadeau d'anniversaire un peu en avance au lieu d'attendre toujours le dernier moment ! Quand comptes-tu partir ?

"-Quand comptes-tu partir ?
-Ben... je sais pas, maintenant ?"

Oui, je sais, je suis un modèle d'organisation. Et alors ? Felbrigg me regarde sans rien dire. Vraiment sympa, ce type. Si mes souvenirs sont bons, je l'ai presque pas revu depuis l'épisode du troll. Un des trucs les plus bizarres qui me soient arrivés de ma scolarité, d'ailleurs. Ce qui n'est pas peu dire.

"-Rendez-vous ici dans dix minutes, avec argent et vêtements moldus. Dac' ?"

Et je le plante là. Dix minutes plus tard, je reviens, changée, et en redescendant, je tombe sur une surprise de taille. Felbrigg n'est plus seul dans la Salle Commune. Un Serdaigle est là, dont je reconnais la tignasse blonde à un km. Et même sans les cheveux, je ne vois qu'un Serdaigle capable d'obtenir le mot de passe des autres maisons.

"-Mais qu'est-ce que tu fout là ?!
-Salut Marlène, me réponds Léo, je peux savoir ce que tu fabrique ?"

Manquait plus que lui. Faut que je l'envoie sur les roses, et vite.

"-Écoute, j'ai pas à te donner le moindre de mes faits et gestes, pigé minus ? Je vais pas me laisser faire par un troisième année, surtout pas toi.
-Pourquoi surtout pas moi ?
-C'est déjà pénible quand quelqu'un se mêle de tes affaires, mais quand c'est ton frère, là ça deviens vite lourd."

Là-dessus, j’attrapai Felbrigg par le bras et l'entraînait dehors.

"-Rendez-vous ici dans dix minutes, avec argent et vêtements moldus. Dac' ?"

McKinnon me planta là et remonta dans son dortoir. Je me grattais la tête, jetais un coup d'oeil à mes devoirs non achevés puis décidais d'envoyer tout au diable. Au pire, je sauterais le dîner ce soir pour tout finir. Avec toutes les sucreries que nous allions probablement manger dans l'après midi, je doutais de toute façon avoir faim.

Je remontais les escaliers vers mon dortoir, les bras chargés de mes livres et devoirs avant de me mettre en chasse de mes vêtements moldus. Je n'en avais pas beaucoup puisque mon père n'était pas très favorable à ce style vestimentaire. J'enfilais donc un jean, un tee-shirt et un pull épais avant de saisir mon sac à dos. Je le vidais intégralement de son contenu magique - les paquets de Fizwizbiz étant vraiment gros - puis je fouillais dans ma valise pour retrouver la bourse contenant mon argent sorcier. Après un instant d'hésitation, je pris également un portemonnaie élimé contenant quelques pièces moldues puis je redescendis dans la salle commune.

McKinnon était déjà là et en grande conversation avec un type qui lui ressemblait beaucoup en uniforme de Serdaigle. Un Serdaigle avait eu notre mot de passe ? Tout en fronçant les sourcils, je m'approchais d'eux. Ce n'était pas normal de pouvoir rentrer ainsi dans les salles communes des autres - il y avait les salles d'étude et la bibliothèque pour ça.

"-C'est déjà pénible quand quelqu'un se mêle de tes affaires, mais quand c'est ton frère, là ça deviens vite lourd." cria McKinnon avant de se diriger vers moi.

Elle me prit par le bras et m’entraîna hors de la salle commune avant que je ne puisse dire quoique ce soit. Nous parcourûmes quelques couloirs avant de s'arrêter.

- C'est normal qu'un Serdaigle ai le mot de passe de notre salle commune ? lui demandais-je. Normalement, les élèves n'ont pas le droit d'entrer dans les salles communes des autres maisons comme ça.

"-C'est normal qu'un Serdaigle ai le mot de passe de notre salle commune ? lui demandais-je. Normalement, les élèves n'ont pas le droit d'entrer dans les salles communes des autres maisons comme ça.
-Excellente question. Non, c'est pas normal, mais Léo est débrouillard. Trop débrouillard. Salle gosse."

Il me regarde, légerement interloqué, et je crois bon d'expliquer :

"-C'est mon petit frère, il est en troisième année, il est insupportable et demain il y aura probablement des rumeurs comme quoi on sort ensemble dans tout le château, tu peux compter sur lui. Hé, ça te change les vêtements moldus !"

Et en bien. Il est plutôt beau... Je ne pense pas être amoureuse, mais je ne nie pas qu'il ait du charme. En plus il est bosseur (pas comme moi), intelligent et pas mauvais en classe (comme moi, mais, d'après ce que je sais, meilleur parce que LUI fait des efforts). Je secoue la tête, agacée. On va pas faire une heure là dessus ! Je me dirige à grands pas vers le passage secret, en suppliant Merlin de ne croiser personne.

"-C'est mon petit frère, il est en troisième année, il est insupportable et demain il y aura probablement des rumeurs comme quoi on sort ensemble dans tout le château, tu peux compter sur lui. Hé, ça te change les vêtements moldus !"

Je n'aurais pas aimé être à la place de son frère. McKinnon avait réellement un caractère enflammé et Léo donc devait certainement en baver lorsqu'ils étaient ensembles ! Quoiqu'il m'avait paru plutôt borné lui aussi. Les repas de famille ne devaient pas être de tout repos chez les McKinnon, surtout si c'était de famille !

Je rougis légèrement sous le compliment. Avec toutes les occupations que j'avais en plus du travail scolaire, il est vrai que je n'avais pas spécialement le temps de faire attention à mon apparence mais il était toujours plaisant d'entendre dire que l'on n'était pas spécialement moche !
Elle même était plutôt à son avantage dans ses vêtements moldus et je tentais de ne pas perdre mes yeux dans son décolleté. La plupart des filles de mon âge et des années en dessous n'hésitaient pas à ouvrir leur chemisier, parfois à la limite de la décence, et malgré mes objectifs, j'avais parfois du mal à savoir si je m'adressais à elles ou à leur poitrine. Fichues hormones de garçon.

- Merci, marmonnais-je d'un ton bourru.

Elle se dirigea alors vers un étage que j'utilisais peu et notamment un couloir dans lequel j'étais passé quelques fois sans y faire trop attention. J'haussais un sourcil surpris. Ne devions-nous pas aller à Pré-au-Lard ou dans un village moldu pour y acheter des friandises ? A moins qu'il n'y ai un passage secret dans le coin, ce qui était fort probable vu que le château ressemblait à un gruyère : c'est à dire, plein de trous.

- Je me doute qu'il y a un passage secret dans le coin sinon nous ne serions pas là, lui lançais-je. Mais est-ce qu'il nous mène à Pré-au-Lard ou directement à un village moldu ? Si c'est Pré-au-Lard, nous allons faire tâche avec nos vêtements moldus.

Pré-au-Lard n'était pas un village entièrement sorcier pour rien : je n'y avais jamais vu le moindre moldu dans les environs. Le village devait probablement être protégé par de solides sortilèges Repousse-Moldus et être incartable, tout comme Poudlard.

"-Mais est-ce qu'il nous mène à Pré-au-Lard ou directement à un village moldu ? Si c'est Pré-au-Lard, nous allons faire tâche avec nos vêtements moldus.
-Il nous lâche à l'extérieur de Pré-Au-Lard, donc personne ne nous verra. Ce passage est moins utilisé que d'autres, parce qu'on est hors du village. Il y a aussi la sorcière borgne qui n'est pas utilisée parce qu'elle arrive dans une arrière boutique et qu'on peux se faire crier dessus."

Je souris à Liam. Il cligne des yeux pour la septième fois et je me demande si il a été aussi troublé que moi pendant un instant. Enfermer des adolescents dans un château bourré de phéromones avec presque pas d'adultes pour les surveiller, quelle idée débile !
Nous tournons à droite, et arrivons dans le bon couloir. Je me plante devant une porte, et frappe trois coups au heurtoir.

"-Mode trappe.
-Tu pourrais être plus polie", proteste la porte.
"-Je pourrais. Mode trappe, s'il te plaît."

aussitôt, la porte descends à l'horizontale, et se transforme en trappe. Je me retourne, et souris.
"-Tu pourrais entrer dans cette salle et lancer un bon millier de sorts, tu ne trouverais pas ce trou . Le mode trappe est le seul moyen."

J'ouvre la trappe et lance mon sac dans le trou. Puis je le suis en glissant. J'entends un bruit derrière moi et tente de m'écarter. Trop tard.

"-Liam, la chose molle sur laquelle tu assise, c'est mon pied. Lumos !"

"-Il nous lâche à l'extérieur de Pré-Au-Lard, donc personne ne nous verra. Ce passage est moins utilisé que d'autres, parce qu'on est hors du village. Il y a aussi la sorcière borgne qui n'est pas utilisée parce qu'elle arrive dans une arrière boutique et qu'on peux se faire crier dessus."

Visiblement, j'avais loupé plein de trucs sur les secrets de Poudlard, malgré une lecture - peu assidue, je l'avouais - de L'Histoire de Poudlard. Elle me sourit et je clignais à nouveau des yeux avant de penser à autre chose.

Cinq minutes plus tard, nous arrivâmes dans un couloir tout ce qu'il y a de plus banal et McKinnon s'arrêta net devant une porte en tout point semblable aux autres. Cela devait être le passage secret. Je l'observais donc frapper à la porte et écoutais avec surprise leur dialogue. La porte se transforma alors en une sorte de trappe et McKinnon m'expliqua comment le passage secret se formait. C'était prodigieusement intéressant et je notais dans un coin de ma tête d'aller jeter un coup d'oeil dans les ouvrages de la bibliothèque afin d'en savoir davantage sur le sujet.

McKinnon lança son sac dans le trou puis disparut à sa suite. N'ayant pas très envie de me faire surprendre par un professeur en train de contempler un trou noir à la place d'une porte, je la suivis immédiatement après et suite à une longue descente, j'atterris sur quelque chose de mou. Le commentaire de McKinnon ne tarda pas à se faire entendre.

"-Liam, la chose molle sur laquelle tu assise, c'est mon pied. Lumos !"
- Oups, désolé, m'excusais-je en me relevant tout de suite.

Nous avions atterri dans une salle au plafond bas et la lumière de la baguette de McKinnon éclairait les murs couvert d'une substance bizarre orange et fluorescente. Probablement de la moisissure locale. Un long couloir s'étendait devant nous et nous le suivîmes jusqu'au bout. Il remontait en pente douce et je du allumer ma baguette à mi-chemin car le passage se rétrécissait et je ne voyais plus très bien la lumière cachée derrière McKinnon.

Enfin, nous ressortîmes à l'air libre après une volée de marches menant à l'intérieur d'une souche d'arbre vide. Quelques arbres à côté cachaient notre sortie du passage et en faisant quelques pas, je vis un peu plus loin un chemin bétonné qui menait probablement à la ville moldue dont parlait McKinnon.

- Tu es déjà passé régulièrement par ce passage ? demandais-je en emboîtant le pas à ma camarade de maison.

"- Tu es déjà passé régulièrement par ce passage ? me demande le garçon
-ouais, de temps en temps. Certains sont notés dans des bouquins, j'en ai découvert en me perdant, en 3ème année, et les autres ce sont diverses personnes qui me les ont données. La sorcière borgne, c'est une conversation des maraudeurs entendue par hasard, et celui-là c'est une fille de quatrième année."

Je n'espionne pas les autres, mais j'ai l'ouïe fine, ce qui me permet de savoir des trucs. Je souris au jeune homme, et nous appelons le Magicobus. Quelques instants plus tard, le bus s’arrête devant nous, et une jeune fille, sûrement à peine majeure, sort du bus et livre le message habituel :

"-Bienvenue à bord du Magicobus, transport d’urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Faites un signe avec votre baguette magique et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez."

Nous grimpons à bord, non sans donner l'adresse du Chaudron Baveur, et nous installons sur de confortables fauteuils. Je ne sais pas si les sorciers ayant conçu le magicobus ont déjà vu l'intérieur d'un bus normal. Ça m'étonnerait. Une fois assise, je me rattache les cheveux en queue, puis je fouille dans mon sac, sort un livre et demande à Felbrigg :

"-Ça t'embête pas que je lise ?"

C'est pas parce que j'ai du caractère que je suis impolie, quand même !

"-ouais, de temps en temps. Certains sont notés dans des bouquins, j'en ai découvert en me perdant, en 3ème année, et les autres ce sont diverses personnes qui me les ont données. La sorcière borgne, c'est une conversation des maraudeurs entendue par hasard, et celui-là c'est une fille de quatrième année."

"Donner" est peut être un mot exagéré mais je ne dis rien. McKinnon appela le Magicobus et je regardais le véhicule violet avec curiosité. Je n'étais jamais monté dedans - mon père ayant toujours refusé de prendre ce type de transport car il considérait que c'était une perte de temps comparé à si on transplanait - et j'étais donc curieux de savoir comment c'était à l'intérieur. Une fille très jeune à l'aspect sympathique me renseigna sur ce qu'était réellement le Magicobus et nous montâmes à nord. McKinnon donna l'adresse du Chaudron Baveur et nous nous assîmes ensuite sur des fauteuils répartis en vrac dans le bus.

"-Ça t'embête pas que je lise ?" me demanda McKinnon.
- Pas du tout, je t'en prie, lui répondis-je.

J'allais probablement être plus occupé à examiner le Magicobus et à regarder les environs que de lui parler donc ce n'était pas une mauvaise chose. J'adorais examiner et découvrir comment les choses marchaient. Le bus referma ses portes, démarra et soudain, un horrible BANG retentit, jetant des passagers à terre. Ne m'attendant pas à subir une secousse aussi forte, je me ramassais également par terre et me relevais en grognant. Mais derrière la fenêtre, le paysage avait disparu et nous roulions à présent dans une des rues adjacentes de Pré-au-Lard. Le chauffeur s'arrêta brusquement devant une maison et la fille de tout à l'heure aida un homme au visage verdâtre à descendre du bus.
BANG ! Le bus redémarra et changea à nouveau d'endroit. Cette fois-ci, je m'y étais attendu et m'étais cramponné à la vitre. Le paysage montrait à présent des champs parsemés de maisons par-ci par là. McKinnon ne semblait pas du tout importunée par les changements brutaux d'endroits, plongée dans sa lecture

- C'est sportif comme moyen de transport, commentais-je en riant à moitié avant de me crisper suite à un nouveau BANG retentissant. Je suppose qu'il y a un sortilège de transplanage étrange incorporé dans le bus pour pouvoir changer d'endroit comme ça.

"- C'est sportif comme moyen de transport. Je suppose qu'il y a un sortilège de transplanage étrange incorporé dans le bus pour pouvoir changer d'endroit comme ça.
-Ouais, quelque chose comme ça. J'ai jamais compris comment ça marchait. Tu verra, on s'habitue très vite", je réponds en souriant.

Enfin, vite... chacun sa définition de la vitesse. Suffit de s’enfoncer très fort en arrière. Et espérer que le fauteuil ne bouge pas. Un brusque coup de frein me projette en avant. Un gosse ramasse son ballon, sans voir le bus, puisque les moldus ne le peuvent pas. En voyant les gens secoués dans tous les sens, la tête réduite accrochée au dessus du volant, qui doit être ici depuis je ne sais combien de temps, éclate de rire :

"-Vous avez l'air tous retourné ! Un peu comme les fauteuils, quoi !
-Oh, ça vas, hein !" je m'exclame, un peu agacée.

J'ai fait tomber mon livre, et ce faisant, j'ai perdu ma page. Mon élastique a glissé de mes cheveux quand j'ai été projeté en avant, et ils sont maintenant dans tous les sens. Sans un réflexe qui m'a fait accrocher le fauteuil, j’aurai probablement atterrit par terre. Je tant la main à Felbrigg au moment ou la fille qui nous a ouvert annonce :

"-Prochain arrêt : Le Chaudron Baveur."

S'habituer très vite ? Au bout de mon dixième rendez vous express avec le sol, je me relevais en grognant de plus belle. Mais ce transport en commun était vraiment horrible ! Comment est-ce que des gens pouvaient juste imaginer utiliser un moyen de locomotion pareil alors qu'il existait la poudre de Cheminette ou le transplanage ? Certes, tout le monde n'avait pas son permis, mais je n'arrivais pas à envisager une raison cohérente pour prendre le Magicobus.

Une tête réduite balança des vacheries et je fus particulièrement content que Marlène lui réponde sèchement. Cela faisait beaucoup de bien, surtout que je venais une nouvelle fois de m'écraser par terre, ayant été arraché de mon point d'accroche près de la fenêtre. Ma camarade était échevelée, ses cheveux dans tous les sens. Une nouvelle détonation retentit. BANG !

Le bus s'arrêta à un arrêt et une sorcière au visage verdâtre et en robe à fleurs fushia sortit d'un pas chancelant. Soulagé, je pu me relever avec l'aide de Marlène. La fille qui nous avait ouvert annonça ensuite notre arrêt à Londres et je réussis à garder mon équilibre après la dernière détonation. Légèrement étourdi, je suivis ma camarade de classe et clignait des yeux en voyant la petite rue déserte où nous étions descendus. Le Magicobus ne devait probablement pas nous déposer à des endroits trop exposés aux Moldus pour permettre aux sorciers de sortir sans problème du bus.

Je suivis Marlène qui semblait bien connaître les lieux puis nous nous retrouvâmes sur l'artère principale menant au Chaudron Baveur. Cette fois ci, j'étais en terrain connu. La foule était peu dense cette journée là et nous n'eûmes aucun problème pour atteindre le pub. Celui-ci était désert et je saluais poliment le barman avant de filer vers la cour arrière.

Avec un peu de retard, je songeais au fait que je n'aurais pas du le saluer : même si nous n'étions plus si petit que cela, nous ne faisions pas encore adulte et il allait probablement se demander ce que deux étudiants - probablement à Poudlard qui plus est - faisaient en dehors de l'école durant la période scolaire. Haussant les épaules, je sortis ma baguette et tapotais la brique menant vers le Chemin de Traverse. Le passage s'ouvrit devant nous.

- Alors, où souhaites-tu aller en premier ? demandais-je à ma camarade en déambulant sur le chemin pavé.

Je tourne à gauche. Puis la deuxième à droite. Et le Chaudron Baveur est sur le trottoir d'en face, un peu plus bas dans la rue. Je connais le chemin par cœur, je  prenais le Magicobus quand j'étais petite. Ma mère ne pouvais pas transplaner en escorte avec moi et mon frère, et le portoloin est déconseillé pour les enfants de moins de 7 ans. Ils ont pas assez de force dans les bras pour ne pas tomber, un truc comme ça. Nous entrons dans le bar, et je tique en entends Liam saluer le barman. Mauvaise idée, ça. On va se faire repérer. Heureusement, l'interpellé ne réagit pas, et nous passons sans encombre. Liam ouvre le passage, puis me demande, en s'avançant sur le chemin de Traverse, où peu de monde se promène à cette période de l'année et à cette heure :

-"Alors, où souhaites-tu aller en premier ?
-Bonne question. Faut que j'aille chercher de la bouffe pour animaux. Après, On peut préparer l'anniv de Tim. Je pense que je vais lui prendre de l'encre à changement de couleur, et un strutoscope si j'ai assez d'argent. Il en a pas déjà un ?"

La réponse ne me parviens pas. L’ex-préfète de Pouffsouffle, Lois Estwood, en septième année, passe dans la rue. Elle est souvent de mission pour l'école, à ce qu'il parait. Pour acheter du matériel de métamorphose ou de potion, des manuels, des trucs comme ça. Ne pas se faire repérer. Ne pas se faire repérer. Ne pas se faire...

"-Felbrigg ? Mais... Qu'est-ce que tu fais là ?!"

Et c'est r'partit pour les ennuis !

"-Bonne question. Faut que j'aille chercher de la bouffe pour animaux. Après, On peut préparer l'anniv de Tim. Je pense que je vais lui prendre de l'encre à changement de couleur, et un strutoscope si j'ai assez d'argent. Il en a pas déjà un ?"

Je réfléchis quelques secondes. Timothy n'était pas sujet à la paranoïa mais l'épisode du troll l'avait profondément choqué, bien plus que moi même alors que j'avais été blessé et empoisonné. Au vu de toutes ses récentes lectures contre les créatures de l'ombre et les forces du mal, le Scrutoscope semblait être une bonne option. Comme il s'agissait d'un article fort cher, il serait peut être intéressant de partager les frais. Je fus sur le point de lui répondre quand quelqu'un m'interpella.

"-Felbrigg ? Mais... Qu'est-ce que tu fais là ?!"

Surpris, je relevais la tête et croisais le regard de Lois Estwood, une Poufsouffle de septième année. Je l'avais déjà rencontré par le biais d'un de mes autres camarades de dortoir, Jared Wexcombe, qui était sorti avec elle pendant deux années. Ils avaient rompu pour je ne sais quelle raison - probablement parce que Lois était très possessive et que Jared voulait avoir un peu de liberté même s'il n'était pas du genre à aller voir ailleurs. Je ne l'avais jamais beaucoup appréciée car elle ne cessait de fouiner partout, exactement comme Bertha Jorkins dont elle était probablement la mentor. Elle avait été tellement fière au début de l'année d'avoir été nommée par les professeurs pour acheter du matériel de métamorphose ou de potion, des manuels, etc et donc d'avoir un dérogation spéciale pour sortir de l'école.

Cependant, j'avais complètement oublié qu'elle aurait probablement pu se trouver dans les parages. J'aurais pu faire semblant de ne pas la connaître mais elle m'avait trop vu avec Jared pour que je puisse faire comme si elle me confondait avec un autre, surtout que mes yeux ambre étaient assez peu courants.

- Oh euh, salut Lois, fis-je d'un air gêné. Comment vas-tu aujourd'hui ? Il fait beau n'est-ce pas ?
- Qu'est-ce que tu fais en dehors de l'école ? répéta Lois d'un air soupçonneux. Nous sommes samedi pourtant et en pleine période scolaire. Et je vois que tu traînes avec McKinnon.

Elle avait prononcé le nom de famille de ma camarade avec un dédain qui m'étonna. Je savais qu'elle avait très mal supportée sa rupture avec Jared - Lois avait toujours été fusionnelle avec ses petits amis - mais ce n'était pas une raison pour s'en prendre à des gens qui ne sortaient même pas ensemble d'ailleurs.

- Et bien, nous avons eu une dérogation de la part de... euh... du professeur Flitwick, fis-je en inventant une excuse à toute vitesse. Il avait besoin de plumes supplémentaires pour le cours de première année. De plus, mon père a requit ma présence pour un dîner en envoyant un hibou aux professeurs et nous avons eu l'autorisation de partir.

Lois continua de nous fixer d'un air soupçonneux tout en faisant une moue maussade. Ok, mon excuse puait un peu la bouse de dragon mais c'était compliqué de trouver une excuse potable pour deux élèves de Poudlard au mauvais endroit.

- OK et pourquoi McKinnon est-elle avec toi ? fit la Poufsouffle, semblant gober mon mensonge.

Elle n'avait jamais eu beaucoup de jugeote, fort heureusement pour nous. Mais j'étais à cours d'excuse et je me tournais instinctivement vers Marlène pour savoir si elle avait plus d'idées que moi.

Mais. Quel. Débile. Amis des excuses foireuses, bonjour. Il est vraiment très mauvais menteur. Il va se faire griller, je le sais.

"- OK, et... pourquoi McKinnon est-elle avec toi ?"

Je le savais. Liam se tourne vers moi, en mode appel au secours. Je sors le premier truc qui me passe par la tête.

"-Ben pour... la réception, c'est ça, la réception du père de Liam. Ma grand-tante Emma m'a forcée à l'y accompagner. Comme tu le sais, elle était invitée, et malgré cette petite histoire de sang-mêlé, je suis "l'héritière" des McKinnon. Du coup, je suis de corvée.

en la voyant froncer les sourcils, je me rattrape par une pirouette :

"-Humour Marlènien. Et puis, Liam et moi, on s'est pas vus ces derniers temps, mais on est potes. depuis qu'on a frôlé la mort, tout ça..."


Cette fille me déteste, ça se voit à dix mètres. Brusquement, je réalise qu'elle craque pour Liam. Et que tous les deux, on pourrait donner à penser qu'on fait une ballade... en amoureux. Aïe. Ça va pas le faire, je sens ça...

Héritière des McKinnon ? C'était quoi encore cette histoire ? Grâce à une chance inouïe, je réussis à rester de marbre mais mes pensées s'agitèrent de plus belle. Je ne connaissais pas grand chose de la famille McKinnon, seulement qu'il s'agissait probablement d'une famille de Sang-Pur ou qui se conduisait telle quelle au vu des vagues souvenirs des leçons de mon père. Je m'étais joyeusement empressé d'oublier tout ça une fois à Poudlard car, au vu de ce que je ne souhaitais pas faire dans la vie, ces informations ne me serviraient jamais.
Néanmoins, je mis une petite pastille de rappel dans la tête afin de questionner Marlène à ce sujet.

"-Humour Marlènien. Et puis, Liam et moi, on s'est pas vus ces derniers temps, mais on est potes. depuis qu'on a frôlé la mort, tout ça..."

J'eus un sourire sardonique en entendant cette phrase. C'était pile ce que Lois détestait entendre à cause de sa possessivité. Certes, nous n'étions pas très proches tous les deux mais j'avais remarqué qu'elle n'aimait pas du tout que ses amis (ou anciens amis) aillent trop vers les autres. Je m'en fichais complètement mais il fallait tout de même se méfier.

- Bien, nous devons y aller maintenant, dis-je à Lois. A plus tard à Poudlard !

Je pris le bras de Marlène et fonçais au hasard dans la ruelle avant d'aviser Scribenpen et d'y entrer. Cela permettrait de rendre crédible notre excuse et je fis mine de m'intéresser aux plumes sur l'étalage. Un coup d'oeil à la vitrine me permis de constater que Lois nous avait suivi et je lui fis un signe de la main avant de montrer d'un geste vague des plumes anti-triche à Marlène. Au bout de cinq minutes interminables, la Poufsouffle daigna s'éloigner de la vitrine et s'en aller.

- Par le caleçon de Merlin, je ne m'attendais pas à la voir ici ! m'exclamais-je en me frottant la figure. J'espère qu'elle va croire à notre petite fable sinon, on va encore se fourrer dans les ennuis. Je suggère que l'on ne reste pas trop longtemps ici.

Je resongeais au cadeau pour Timothy. Un Scrutoscope, une grosse boite de ses bonbons favoris et une encre changeant de couleur devraient être amplement suffisants pour son anniversaire, surtout que n'importe quoi lui faisait plaisir - il était facile à contenter.

- Concernant le cadeau de Tim, je te propose de partager les frais pour le Scrutoscope, proposais-je à Marlène. Ce n’est pas donné mais je suis sûr que cela lui ferait plaisir. Je connais une bonne boutique pour ça.

"- Concernant le cadeau de Tim, je te propose de partager les frais pour le Scrutoscope, me propose Liam. Ce n’est pas donné mais je suis sûr que cela lui ferait plaisir. Je connais une bonne boutique pour ça.
-Ça me va. au fait..." je m’interrompt, incertaine, et lâche la plume que je tenais jusque là à la main.

La famille McKinnon n'est pas très obsédée par le sang (mes grands-parents en particulier, sont plutôt tolérants), mais il y en a tout de même une bonne partie de guindée. Ma fichue tante Emma, par exemple, me tape sur les nerfs. Pour la fête... j'ai dit la vérité. Mais je jusqu'à ce qu'il en parle, je n'avais pas réalisé que ce Felbrigg était le père du mien. Tante Emma, promis je t'écouterai (peut-être) à la prochaine leçon (barbante) d'histoire des familles sang-pur.

"-Ma grand-tante, Emma... elle existe. ET elle est invitée. ET... elle m'emmène. "Faire son entrée dans le monde quand on est, même sang-mêlée, l’aînée de notre famillle, est un essentiel." Un truc dans ce gout là." dis-je, en imitant ma grand-tante avant de reprendre une voix normale.

Liam me regarde, peut-être amusé. 95% de chances pour qu’il ai vécu ça, mais en dix fois pire. Mais mon père a pas de nimbus dans le... hum. Dans la partie postérieure de son individu. Donc il m'a fichu la paix, et j'ai même fait l'école moldue, ce qui signifie que je peux évoluer dans tous les milieux sorciers, j'ai LA parfaite culture générale moldue, sorcière, sang-pur et compagnie.
J'attends qu'il réponde, un peu gênée par ce que je viens de lui annoncer.

[HRP : Donc du coup, si j'ai bien compris dans ce RP, la famille des McKinnon est sang-pur + on est des cousins éloignés ?]

Mon esprit était bugué et je devais probablement faire une tête bizarre. OK, cela signifiait que Marlène était une de mes cousins éloignées ? QUOOOOI ? Le dîner dont j'avais parlé à Lois était vrai mais il n'avait lieu que le mois prochain - vive les mensonges par omission. Par contre, je ne savais pas que la femme acariâtre dont j'avais oublié le nom et que mon père affectionnait tout particulièrement pour ses opinions à propos du sang et sur la politique en général était la tante de Marlène !

Hm, je crois que j'ai un peu trop ignoré les explications de mon père. J'étais devenu très bon pour balader mon esprit dans des strates inatteignables par ceux des invités de mon père lors de ces réceptions interminables. Même si j'étais détesté par mon père et en rien l'héritier de sa fortune, il ne cessait de me casser les pieds pour que j'y assiste et que je passe de longues heures ennuyeuses à regarder le gratin des sorciers Sang-Pur débiter un tas d'annêries couvertes de sous-entendus opaques. J'espérais qu'il n'essayait pas de me trouver une fiancée, comme 95% des familles de Sang-Pur - j'avais entendu que la famille des Potter ne suivait pas cette tradition idiote.

- Oh... répondis-je, un peu éberlué. Euh et bien, cela signifie que je vais peut être moins m'ennuyer à ce type de dîner idiot alors. Mais pourquoi est-ce que tu n'es jamais venue jusqu'à présent ?

Sous le regard suspect du vendeur de Scribenpen, je remis la plume que Marlène avait lâchée en place et la tirais vers le magasin du parfait petit paranoïaque sans attendre sa réponse - Lois pouvait cafarder à tout moment. Le magasin était sombre et encombré, parfait pour faire acheter les paranoïaques en puissance comme Tim. Des Glaces à l'ennemi, des capes d'invisibilité et des médaillons de protection contre les mauvais sorts abondaient dans tous les sens. Je me dirigeais vers la section des Scrutoscopes d'un air assuré avant d'examiner ceux de poche, beaucoup plus transportable et dont le prix était plus abordable pour deux élèves de Poudlard. Je regardais le prix : 20 Gallions, ce n'était déjà pas donné !

[HRP: Deux galions, c'est pas une si grosse somme ! Enfin, je crois...]

Liam et moi nous décidons pour un strutoscope de poche, et sortons du magasin, sac à la main, emballage cadeau dans le sac. Soudain j’écarquille les yeux. Marlène-la-poisse, le retour. Ma "chère" grand-tante est là, chez Madame Guipure. Si elle me vois, elle me capture et me lâche plus, c'est garanti 100%. Je tourne brusquement dans la première ruelle à gauche entraînant Liam avec moi. Je cours tout droit, complètement paniquée l'entraînant avec moi dans ma fuite. Et débouche dans rue qu'hélas je reconnais, pour m'être déjà perdue dedans.

"-Je sais où on est... Cet endroit s'appelle l'Allée des Embrumes.

[HRP : Et voilà, j'ai changé pour 20 Gallions héhé]

Marlène ne répondit pas à ma question et je décidais de laisser tomber. Si elle n'était pas venue à ces fichus dîners, c'était qu'il y avait une bonne raison et qu'elle ne devait pas forcément être divulguée à tout le monde.

Nous achetâmes donc le Scrutoscope de poche en nous partageant les frais et nous ressortîmes de la boutique. C'était Timothy qui allait être content, depuis le temps qu'il attendait ça ! Il ne manquait plus que de passer dans les boutiques de friandises et nous pourrions rentrer à Poudlard. Mentalement, je me fis une petite liste de tout ce que j'avais besoin d'acheter : plein de Chocogrenouilles bien évidemment mais aussi des Fondants au Chaudron et surtout des Patacitrouilles pour Tim, qui adorait ça. Quelques Fizwizbiz et Plumes en sucre devraient agréablement compléter le lot.

Je commençais à m'éloigner sur le Chemin de Traverse, toujours perdu dans mes listes de friandises à acheter, quand soudain, Marlène m'attrapa le bras avant de m'entrainer je-ne-savais-où. Lois était-elle revenue dans les parages ? Pire, un professeur était-il venu faire une emplette rapide à Londres ? Dans le doute, j'accélérais le pas - alors que je trainais de la jambe depuis tout à l'heure, n'étant pas dans une position très confortable pour courir - avant de m'arrêter juste avant de bousculer ma camarade dans une petite ruelle sombre dans laquelle je n'avais jamais mis les pieds. Marlène reprit son souffle avant d'observer autour d'elle et de pâlir.

"-Je sais où on est... Cet endroit s'appelle l'Allée des Embrumes."

J'avais entendu parler quelques fois de cette allée par mon père mais je n'y avais jamais mis les pieds : mon père ne traitait pas avec les mages noirs et refusait que sa descendance en fasse de même. Curieux, j'observais les silhouettes encapuchonnées qui s'éloignaient à grandes enjambées de nous tandis que les devantures poussiéreuses des magasins étaient plongées dans une semi-obscurité. En plissant les yeux, je distinguais des formes bizarres faisant froid dans le dos. Hm, cela n'était pas des plus rassurants.

Je jetais un œil à Marlène, qui ne s'était manifestement pas remise de ses émotions.

- Pourquoi sommes-nous ici ? lui demandais-je. As-tu revu Lois trainer dans le coin ? Ou pire, un professeur ?

"-Pire que pire. Emma est là. La tante de mon père, qui est aussi, si j'ai bien compris, la cousine au troisième degré  de ton grand-père ou un truc comme ça."

Je fouille dans ma mémoire, pour retrouver le chemin de Traverse, prendre à gauche, puis la deuxième à droite, puis retourner dans le petit passage et on atterrit plus bas dans la rue, juste en face de Florian Fortarôme. Tout en marchant, je dis à Liam :

"-Prends l'air assuré. Je me suis perdue ici une fois, et dès qu'ils voient quelqu'un à l'air paumé, tu te peux te faire détrousser ou attaquer. J'ai donné le premier nom de boutique qui m'est passé par la tête aux gens qui se sont approchés, dit que j'avais rendez-vous là-bas et me suis barrée en douce."

J'attire les ennuis, mais je cours plutôt vite. Heureusement pour moi d'ailleurs. Liam, à côté de moi, a l'air plutôt stressé. Ça peux se comprendre. Il doit pas avoir l'habitude de se mettre dans les plans foireux.

"-Au fait, pour les soirées... Je me suis toujours fait inviter chez quelqu'un, ou je suis malencontreusement tombée malade. J'ai  même accepté une invitation au Club de Slugh pour y échapper. Voilà pourquoi tu ne m'a jamais vue. La dernière fois que j'y étais, j'avais 7 ans et demi."

"-Pire que pire. Emma est là. La tante de mon père, qui est aussi, si j'ai bien compris, la cousine au troisième degré de ton grand-père ou un truc comme ça."

J'haussais un sourcil intrigué. La cousine du troisième degré de mon grand-père ? J'avais depuis longtemps oublié la hiérarchie complète des membres de ma famille - je me cantonnais aux membres les plus proches, bien que je ne les aimais guère - mais le prénom Emma me disait quelque chose. D'après le ton de Marlène, sa tante devait avoir un fort caractère. Du type "je m'en souviens toute ma vie".

- Qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire ici ? C'est courant que ta famille se balade dans l'Allée des Embrumes ?

Je suivis ma camarade qui avait l'air d'avoir retrouvé le chemin à suivre pour revenir dans un lieu un peu moins craignos. Avec les devantures sombres et poussiéreuses, les articles étranges et assez repoussants pour certains (qui aurait voulu acheter une main coupée avec une bougie à l'intérieur je vous le demande ?), je n'avais qu'une seule envie : me tirer de là. Je n'étais pas particulièrement froussard - j'en avais vu d'autres - mais cette ruelle me flanquait la chair de poule. Cela ne m'étonnait pas que mon père nous ai dit à mon frère et moi de ne jamais mettre les pieds ici.

"-Prends l'air assuré. Je me suis perdue ici une fois, et dès qu'ils voient quelqu'un à l'air paumé, tu te peux te faire détrousser ou attaquer. J'ai donné le premier nom de boutique qui m'est passé par la tête aux gens qui se sont approchés, dit que j'avais rendez-vous là-bas et me suis barrée en douce."
- Je vois, répondis-je en prenant un air assuré.

Nous croisâmes plusieurs silhouettes encapuchonnées qui nous accordèrent à peine un regard à mon grand soulagement. J'étais vraiment sur les nerfs mais je faisais de mon mieux pour rester assuré.

"-Au fait, pour les soirées... Je me suis toujours fait inviter chez quelqu'un, ou je suis malencontreusement tombée malade. J'ai même accepté une invitation au Club de Slugh pour y échapper. Voilà pourquoi tu ne m'a jamais vue. La dernière fois que j'y étais, j'avais 7 ans et demi."
- Je comprends pourquoi je ne t'y ai jamais vu, dis-je avec un sourire. Si tu es obligée d'y assister les prochaines fois, au moins, on pourra se tenir compagnie. Mon père sera probablement comblé de me voir sympathiser avec toi.

Au bout d'un long moment, nous retrouvâmes enfin le Chemin de Traverse, lumineux et heureusement désert à cette heure. Avisant Honeydukes à quelques pas de là, j'entrainais rapidement Marlène et nous nous réfugiâmes derrière un gigantesque présentoir de Fizwizbiz, nous dissimulant aux yeux des passants.

- On ferait mieux de faire nos emplettes et de ne pas tarder, ça serait embêtant de tomber sur ta tante, dis-je en déglutissant.

J'allais choisir un assortiment de Chocogrenouilles pour Tim (il y en avait au chocolat au lait et à la noisette maintenant !) quand soudain, une voix éraillée retentit derrière nous.

- Marlène ! Qu'est-ce que tu fais donc ici ? Pourquoi n'es-tu pas à Poudlard ?

Nous débouchons au grand air, et je ne peux pas retenir un soupir de soulagement.
L'Allée des Embrumes est vraiment terrifiante... Et nous avons échappé au crampon. Si elle me voit, elle ne me lâche plus, c'est garanti 100% ! Liam m'entraîne chez Honeydukes, et j’attrape en douce une tablette de chocolat à changement de parfum. ("à chaque carreau sont parfum !") Cette invention est géniale ! J'adore les friandises magiques...

"-On ferait mieux de faire nos emplettes et de ne pas tarder, ça serait embêtant de tomber sur ta tante." me dit Liam, l'air mal à l'aise.

Je repose à regret la tablette ce chocolat XXL, et me contente du modèle classique. L'autre est un peu chère pour mon budget friandises, sans compter Timothy. Ma tante doit toujours être chez Madame Guipure, à refuser les robes les unes après les autres. ("Pas assez ceci, un peu trop cela...") Du moins je le suppose.
Sauf que ce ton guindé, je le connais bien. Je sais très bien qui vient de m'adresser la parole. Le chignon d'institutrice d'un autre siècle plus serré que jamais, elle a une coiffure encore plus stricte que celle de McGonnagal, ma tante attends que je réponde. bon, ben y'a plus qu'à improviser.

"-Bonjour, ma tante, je vous présente Liam Felbrigg, l'un de mes amis. Nous recherchons une pièce montée magique pour la réception de son père. Seulement, c'est une surprise, alors n'en parlez pas...
-Hmm. Je vois. Pas une mauvaise idée, jeune fille, pour une fois. Qu'est-ce que c'est que ces vêtements ?! Vous n'êtes pas une petite moldue, ma nièce, mais une sorcière."

Inspire, expire... inspire, expire... Ok. Liam, répond, s'il te plait ! S'il te plait ! S'il te plait ! Je regarde mon ami d'un air désespéré. Trouve un truc à dire, je sais pas, qu'en uniforme on passerait pas inaperçu, que c'est pour attirer les licornes, n'importe quoi, mais un mensonge à peu près du bon calibre, le genre assez gros, mais qu'elle peut gober. Viiiiiite !