J'étais pétrifié tandis que Marlène prenait la parole. Alors elle ressemblait à ça Tante Emma ? Grande et les cheveux tirés en arrière dans un chignon aussi impeccable que celui du professeur McGonagall, elle avait l'air d'être du genre à manger une boite remplie de clous et de les recracher un par un. Comment ça, j'exagérais ? Point du tout !
Une pièce montée pour la réception ? Mais où est-ce qu'elle allait chercher ça ? Je détestais mon géniteur et je n'étais pas près à sacrifier l'argent que j'avais pour lui faire une fleur pareille. Malheureusement pour moi, Tante Emma parut satisfaite avant de faire remarquer sa tenue à ma camarade. Celle-ci se tortilla nerveusement avant de me jeter un coup d'oeil suppliant.
- Je dois vous avouer, commençais-je d'un air sérieux, Madame, que les préfets organisent un week-end par mois une thématique que les élèves se doivent de respecter et ce, afin d'ouvrir leur esprit vers des sujets qu'ils ne connaissent probablement pas. Nous avons eu la thématique Sports magiques le mois dernier, celle sur les Us et Coutumes magiques dans le monde celui d'avant et ce mois-ci, le thème est les Moldus. Nous avons donc choisis de tester leur accoutrement durant le week-end, ce qui explique notre tenue. Ne vous inquiétez pas, cela ne dure que le temps d'un week-end.
OK, mon explication était pourrie et alors ? J'avais une imagination débordante et il était de mon devoir de l'entretenir en racontant des cracks presque réalistes. Quoique j'avais un doute, j'aurais dû sans doute broder sur le fait que nous étions venus par un engin du diable nommé Magicobus à Londres mais il était trop tard. Et de toute façon, "Tante Emma" était sans doute du genre à trouver ce type de moyen de transports pour les pauvres.
- En revanche, je vous prie de nous excuser car nous avons encore fort à faire pour notre surprise. Je vous souhaite une excellente soirée.
Je m'inclinais un peu raidement puis tirais Marlène par le bras avant de nous réfugier dans le coin des pâtisseries magiques. Sans prêter attention aux merveilles dégageant des relents succulents, je grognais en direction de Marlène :
- Il est hors de question que j'offre quoique ce soit à mon père. Je le déteste et en plus, je suis sûr qu'il a une sale idée derrière la tête. Dépêchons nous de payer nos trucs et de partir d'ici, j'en peux plus !